
Fausse couche du rêve au cauchemar

Aujourd’hui, je vais aborder le sujet sensible des fausses couches. Après en avoir vécu trois, et en avoir discuté avec beaucoup de femmes dans le même cas, je me suis dis qu’il fallait absolument que je rédige un article sur mon ressenti et celui de toutes ces femmes. La fausse couche, c’est passer du rêve au cauchemar en l’espace de quelques secondes…
L’annonce de la grossesse
Vous l’avez enfin appris, après plusieurs semaines, mois, voir années, vous allez enfin devenir, ou redevenir maman. Le bonheur est indescriptible. C’est fou comme deux simple barre sur un test peu déclencher une immense joie. Vient l’envie de le crier sur les toits, de l’annoncer à toute la famille, ou pas tout de suite. On l’imagine ce futur bébé, fille ou garçon ? À qui va t-il ressembler ? On meurt déjà d’envie de faire du shopping pour lui !
Quand tout s’arrête
Et puis… C’est la fin…
Une perte de sang, une visite aux urgences, une échographie, un Doppler et une sage femme visiblement au cœur de glace, qui t’annonces que non, le cœur ne bat plus, c’est fini…C’est la fausse couche!
Elle te donnes ensuite une multitudes d’informations que tu n’écoutes même plus. Elle te dis qu’il faudra prendre des médicaments pour « l’évacuer » ou subir une aspiration. Elle te donnes parfois des mentions du genre: laisser passer deux cycles avant de reprendre les essais. Mais tu t’en fiches, tu n’écoutes plus, tu viens de perdre la vie qui grandissait en toi !
On te laisses repartir ainsi, complètement vide, avec juste tes yeux pour pleurer et cette douleur qui te transperces le cœur mais que personne ne comprend.
Le sentiment d’incompréhension
Tu ne comprends pas. Qu’as tu fais pour que cela se produise ? Tu faisais pourtant attention et si ça n’était pas particulièrement le cas, tu te sentiras coupable peut être. Saches que tu ne l’es pas.
Les sages femmes auront beau te dire que ça arrive souvent, qu’une femme sur trois en fait au moins une dans sa vie, ça n’effacera pas ta douleur.
Tu as mal tout au fond de ton cœur, tu pleures et personne ne te comprends. Ton entourage te dis parfois des choses que tu n’as pas envie et surtout pas besoin d’entendre: « c’est pas grave, tu en referas un autre », « c’est pas si important, tu l’as jamais vu, il existait pas encore », « ça va tu en as déjà un, c’est pas comme si t’en avais pas », ou pire, un proche m’a même dit « t’es sûrement pas faite pour en avoir un troisième, tu devrais arrêter d’essayer ».
Sauf qu’en refaire un ne remplacera jamais celui qui est parti. Ne l’avoir jamais vu n’efface pas son existence pour toi. Tu t’es sentis enceinte, tu as eu les nausées, les douleurs a la poitrine, tu le sentais vivre en toi, il a existé ! Et même si c’est pas ton premier bébé, tu as le droit de souffrir de sa perte ! Tu n’as pas moins mal parce que tu as déjà un enfant, ou même plusieurs à la maison. La fausse couche, c’est douloureux physiquement et psychiquement pour toutes les femmes ayant rêver de tenir ce bébé dans leurs bras, et ayant vu leur rêve se briser en quelques secondes.
Ensuite, tu te mets à jalouser les femmes enceintes pour qui tout va bien, à détester tes copines qui t’annonces leur grossesse alors que la tienne s’est arrêtée. Une nouvelle grossesse te fais envie mais te fais peur. La prochaine grossesse tu auras peur jusqu’à la fin, et si ça se passe mal à nouveau, tu n’y croira plus…
Y croire encore
Pas facile de croire que la prochaine fois sera la bonne. Surtout quand tu as vécu ce cauchemar plusieurs fois. Quand j’ai appris la grossesse qui a suivie mes trois fausses couches, et qu’à l’échographie on m’a annoncé qu’une artère fémorale ne fonctionnait pas bien, je n’ai plus voulu faire d’écho. Je me suis dis ça y est, encore une fois c’est la fin, je n’aurais jamais ce troisième enfant tant désiré. J’ai raté plusieurs écho, plusieurs rendez vous médicaux, parce que je ne voulais pas qu’on m’annonce encore cette mauvaise nouvelle. Je voulais qu’on me laisse y croire. Je ne voulais plus de la froideur d’un médecin qui t’annonces que c’est fini et qui te laisses avec tes larmes. Je ne voulais plus tout ça. Et puis, Julien est né. En bonne santé, avec tous ses membres et un cœur qui bat. Je l’ai trouvé tellement beau ce bébé que je m’étais efforcée de ne pas imaginer. Je le regardais, je regardais mon mari, je pleurais et j’ai juste dis: « il est vivant ! ». J’y croyais tellement plus. Je m’étais persuadée qu’il arriverait quelque chose, qu’encore une fois je n’aurais pas ce bébé dans les bras, mais il est là ! Il a deux ans et demi maintenant, il se porte à merveille.
Ne cessez pas d’y croire et ne restez pas seule dans la douleur. Parler à des femmes ayant vécues la même chose sur les réseaux sociaux à été ma thérapie. J’envoie plein de bonnes ondes à toutes les futures mamans, les femmes en essais, et à celles qui n’essaient plus. A celles qui y croient encore et à celles qui n’y arrivent plus. Prenez le temps de guérir votre âme et votre corps de cette fausse couche. On oublie jamais mais on apprend à vivre avec.

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6 commentaires
Alexandra
Cet article touche vraiment en plein cœur. Meme si je n’ai pas connu cette douloureuse épreuve, en tant que maman ça m’a bouleversé. Merci pour ce témoignage très personnel, tout en émotion.
lheuredelire
C’est vraiment une dure épreuve dans une vie de femme/dans le couple :/
marie maman blogueuse
Oui, carrément. C’est très difficile à vivre et on fait souvent l’erreur de garder ça pour soi. Discuter de ce qu’on ressent avec des gens qui nous comprenne, même si ça n’enlève pas la douleur qu’on ressent, ça apaise et ça fait du bien.
lemondedesandee
C’est magnifique comme témoignage!
marie maman blogueuse
Merci beaucoup ❤️
etoile31
J’ai des choses a dire, une chose à dire,
Je reviendrai….